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174e REGIMENT D'INFANTERIE 1915-1919
8 décembre 2008

AMEDEE COLLIN

AMEDEE COLLIN

ASPIRANT AU 174e REGIMENT D'INFANTERIE

MEDAILLE MILITAIRE

CROIX DE GUERRE

COLLIN

Né le 9 septembre 1892, il fit ses études à Stanilas, alla à l'école Saint Geneviève(1910-1913), et fut major de sa promotion de l'Institut économique de cette école.

Caporal au 170e R.I. à Epinal, à la déclaration de la guerre, il prend part, au mois d'août, aux batailles de Lorraine... passe vingt jours, en avant-garde, dans les bois, sous la pluie, pouvant à peine être ravitaillé et écrit: "Ici tout va bien. Je me porte à merveille; mais vous, que devenez-vous ?Comment allez-vous?"

Au début de février 1915, il est nommé Aspirant au 174e R.I.

Cité à l'ordre du jour, son régiment sera tout particulièrement signalé parmi les plus braves, par le président de la république."Mon régiment s'est couvert de gloire ", écrit Amédée Collin, à la suite de la prise des Hurlus, et à la côte 196 et du bois Jaune Brûlé, enlevés après huit jours de bataill. Il fait un récit détaillé de ces diverses actions, se contentant d'ajouter: "j'ai bien travaillé".

Dans une de ses lettres, au style alerte et gai, nous relevons ce passage:...Dpeuis une semaine on attaque tous les jours. Il s'agit d'enlever une certaine crête. Nous l'aurons, cela ne fait aucun doute . Soudain, une véritable avalanche de "marmites" tombe sur nous. Nos 75 envoient bientôt la réponse. On ne s'entend plus, tout saute et les tranchées n'existent plus. Un nuage de poussière s'élève, épais comme un brouillard et cache tout à la vue.

"Ce matin, ce sont les Boches qui ont attaqué. Il veulent reprendre la tranchée que nous leur avons prise hier au soir. Non ! ils n'y arriveront pas! Nous sommes prêts à les recevoir. Soudain, les batteries allemandes, allongent leur tir: et, au même instant, de profondes et compactes colonnes ennemies sortent de leurs antres. Mais, à peine ont elles parcouru quelques mètres, que nos mitrailleuses et nos 75 ont réduit à néant les masses épaisses. D'autres s'avancent par derrière; elles ont le même sort...Epouvanté et découragé, l'ennemi s'arrête. Il est perdu ! Sans commandement, nous avons tous compris notre devoir; et comme un bloc mû par un ressort, nous sortons tous de notre trous, et ce n'est qu'une fois la crête atteinte, que nous nous arrêtons. La tranchée allemande que nous occupons alors regorge de cadavres et de blessés. Les premiers moments de nervosités passés, on se regarde, on se serre la main, on s'embrasse sans se connaitre... On pense aux amis tombés pendant le long chemin parcouru et qui sont étendus derrière nous. Quelques-uns ne sont pas morts. Il faut les secourir. La mitrailleuse allemande, qui ne pardonne pas, est pourtant là. Tant pis ! Il faut essayer ... Mais les deux ou trois qui si risquent, tombent à coté de ceux qui leur tendent les bras...On attendra la nuit; il le faut. Alors , le calme rétabli, on pense à tous les etres chers , à vous dont la souffrance morale laisse derrière elles nos peines et nos privations. Puis une courte, mais fervente prière s'envole vers celui qui, encore une fois, a bien voulu nous protéger".

Maintes fois il répète à ses parents qu'il s'ennuie à l'arrière, préfère de beaucoup etre sur le front et ne s'est jamais si bien porté. " Prenez seulement votre mal en patience", dit-il.

Aux Eparges, de retour d'une mission très périlleuse, il regagne, en rampant avec ses hommes, le tranchée ou on attend leur retour avec une anxieuse impatience! L'officier qui commande cette tranchée veut proposer Collin pour une citation à l'ordre du jour. Le jeune vaillant répond que cela n'en vaut pas la peine , qu'il n'a fait que son devoir. " Vous avez le droit d'etre fier de votre fils, écrit aux parents d'Amédée un ami, Lieutenant dans un autre régiment, car j'ai appris (non par lui) qu'il s'était conduit brillamment à maintes reprises".

Des Eparges, le régiment fût bientôt appelé à Notre Dame de Lorette, ou li fut mis en première ligne. C'est là, en face de l'église d'Ablain-Saint-Nazaire, qu'Amédée Collin tomba pour la France, le 23 mai jour de la Pentecôte. La veille, il avait reçu des ordres pour faire exécuter un mouvement à sa section placée dans une tranchée de première ligne. Il comprit  sans doute, par la nature de l'ordre, qu'il ne reviendrait pas vivant, car il alla trouver un de ses sergents pour le charger d'une lettre et de son portefeuille, à envoyer à ses parents. Le sergent qui avait cette précaution, se mit à le plaisenter, mais sans accepta quand même la mission éventuelle dont il était chargé.

A 2 heures du matin, le 23 mai 1915, Amédée Collin sortit seul de la tranchée pour exécuter l'ordre secret qu'on lui avait donné; et il tombait, frappé à mort. Voici la citation qu'il obtint:

1ère citation

COURAGEUX ET PLEIN D'ENTRAIN. A ETE TUE A NOTRE DAME DE LORETTE EN S'EXPOSANT TRES CRANEMENT POUR ASSURER LA BONNE EXECUTION D'UN ORDRE DONNE.

2ème citation

BRAVE SOUS-OFFICIER .GLORIEUSEMENT TOMBE POUR LA FRANCE, LE 23 MAI 1915, EN MONTANT A L'ASSAUT D'UNE POSITION, A NOTRE DAME DE LORETTE.

ex_voto_collin

ex-voto d'Amédée Collin dans la basilique de Notre Dame de Lorette

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